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20 février 2022

Ni les bruits de bottes en Russie, ni la clôture des Jeux Olympiques de Pékin ne font taire le sourd grondement de la "guerre à bas bruit" qui saccage la France.


L'un des messages de Mila sur les agressions qui l'ont visée
L'un des messages de Mila sur les agressions qui l'ont visée (lien)

La jeune Mila raconte comment elle s'est fait agresser "douze fois" en vingt minutes de balade, puis est allée porter plainte auprès d'une police qui s'est déclarée impuissante à agir. Le pire, si l'on peut dire, est que les agresseurs n'ont pas reconnu à qui ils avaient affaire, et que leur animosité n'était pas dirigée contre la "blaphématrice" condamnée par des radicaux. Ces violences sont celles qu'endurent les femmes aujourd'hui dans notre pays, souligne Mila : "Tous nos lieux, toutes nos places, nos parcs leur appartiennent maintenant. Sortir en étant femme en France, c’est une épreuve." Zemmour commente : "Ces images sont insupportables. Ce fléau empoisonne la vie des Françaises. À partir du 24 avril, j’en ferai un mauvais souvenir."

On ne voit pas comment. Seule une politique assidue et courageuse, car il faudra affronter bien des obstacles et surmonter les scandales que feront d'inévitables et condamnables débordements, pourrait redonner un peu de douceur de vivre à notre pays. On ne peut envisager une seconde que cela se fera sans casse. En écrivant cela je suis encore trop optimiste. Le mal est profond et rien ne dit qu'il soit curable. Les démocraties sont mortelles et leur agonie très longue.

La zemmourosphère est un bon client de ces faits divers qui, pris ensemble et non comme une myriade d'incidents épars, brossent un tableau crépusculaire. Quand un "ressortissant marocain" est suspecté d'avoir donné huit coups de couteau à une femme, qui en est morte, les commentaires sont nombreux et (c'est une nouveauté me semble-t-il) versent dans l'ironie : "Mais quel rapport avec l'immigration ?". À Avranches, ce matin, un homme s'introduit dans la basilique Saint-Gervais et crie "Allah Akbar", selon Ouest France. Le service religieux est interrompu, l'homme prend la fuite et toutes les églises de la ville sont fermées. Réaction d'un reconquérant : "Je suppose que c'est un déséquilibré, ou alors non je ne suppose pas, j'en suis sûr !"

Tanguy David, militant de Génération Z, vient d'être la cible d'un petit groupe à Paris. "Je n'avais encore jamais vu pareille haine, pareille folie dans les yeux de personnes. Ils hurlaient, le visage défiguré par la haine, tapant sur toutes les vitres de la voiture en me hurlant des quolibets. C'est ce que l'on appelle des sauvages, c'est le juste mot", écrit-il. Vendredi, c'est sur les Champs-Élysées que le jeune homme avait été "pris à partie par un petit groupe d’hommes, d’origine africaine et nord africaine, et encerclé par six d’entre eux", relate Le Parisien. Les insultes fusent : "Sale négro", "Qu’est-ce que tu fais avec ce fils de p… de Zemmour ? Tu es un sale nègre comme les autres ! Pourquoi tu ne retournes pas dans ton pays ?", selon le journal.

Oui, M. David est noir. C'est lui, on se le figure, qu'évoquait Yannick Jadot, ce "Noir d'affichage" qu'instrumentaliserait Zemmour. Félicitations pour cette mise en lumière parfaitement réussie.

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