Accéder au contenu principal

13 février 2022

La journée de manifestations hier à Paris, avec son cortège d'événements associés, provocations, charges des forces de l'ordre, blessures, images tape-à-l'œil, hurlements contre la "dictature", c'est la même musique depuis des années, a éclipsé l'actualité zemmourienne. Le rassemblement de Saulieu n'est pour ainsi dire pas commenté par la presse.

Il y a plus. Les manifestants (anti-Macron, anti-passe sanitaire ou vaccinal, se déclarant comme défenseurs de la liberté) recoupent pour une part la cible électorale de Reconquête. Or, Zemmour annonce qu'il fera bénéficier les policiers d'une présomption d'innocence. Le malheur est que ce sont ces mêmes policiers qui sont aujourd'hui accusés de commettre maints abus contre les protestataires. Le projet de Zemmour entre dans une passe périlleuse : si chacun, dans son camp, est d'accord pour que les heurts avec les "racailles" soient examinés prioritairement du point de vue des forces de l'ordre, le sujet devient difficile à défendre quand ces "excès" sont pointés à l'encontre des Français "périphériques", qui se battent pour défendre leur choix de vie et échapper à la tutelle étatiste ou bruxelloise.

Gilbert Collard : "Un policier braque son arme sur un automobiliste du #ConvoidelaLiberte : mais qui donne de tels ordres ?"
Gilbert Collard : "Un policier braque son arme sur un automobiliste du #ConvoidelaLiberte : mais qui donne de tels ordres ?" (lien)

Gilbert Collard, en soutien émérite de Zemmour, vise implicitement le préfet de Paris. Cette manœuvre ne doit pas faire oublier le rôle qu'un État entend faire jouer à ses policiers, reflétant ainsi la nature de son autorité : compréhensive/laxiste ou inflexible/tyrannique. Il y a là un piège que Zemmour a lui-même mis en place - on l'a déjà dit, la notion de "racaille" ne répond à aucune définition judiciaire - et dont il doit à présent se dépêtrer. L'émission de ce matin sur Sud Radio n'a pas abordé le sujet, pour avoir été enregistrée avant le week-end. On en saura plus sur la stratégie qu'adoptera le candidat ce soir, sur TF1.


Article de la veille    Article du lendemain

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

14 janvier 2022

Ils se disent Républicains, se sont comptés pour découvrir qu'ils sont mille quatre cent dix-sept, pas un de moins, tous déterminés à voler au secours de Reconquête. Une opération de pure esbroufe ? Possible. Le journal l'Opinion où parait cette tribune de précessistes consternés précise en bas de page : "Les signataires n’ont pas souhaité rendre publique la liste entière qu’ils ont cependant transmise à l’Opinion." Prudence élémentaire ou manœuvre de bas étage ? L'offensive se déploie aussi avec le site "Droite pour la France" ( www.droitepourlafrance.fr ). Mille quatre cents sympathisants ? Fi donc ! Nous avons ici affaire à un "collectif de 10 000 Républicains" qui adjure les électeurs de droite d'abandonner LR pour mieux embrasser la cause zemmourienne. Il n'est pas sûr que ce mouvement opportun soit effectivement fort de dix mille âmes, quand on lit que le nombre de visiteurs en ligne dépasse à peine ce total. Qu'importe, l

19 mars 2022, J moins 22

Calme blanc entre deux crises. Zemmour et les siens s'emploient à faire tourner des petits films où des soutiens du candidat se font insulter, agresser parfois, par des voyous. De la racaille, selon la terminologie consacrée. Le jeune Stanislas Rigault encaisse sans broncher une salve ordurière et s'attire les justes encouragements de son mentor. Si encore les injures étaient variées, mais non, toujours les mêmes mots, les mêmes expressions, où reviennent en boucle des énoncés peuplés de prostituées, de mères, d'homosexuels et de pratiques charnelles. À croire que tous les insulteurs de France proviennent d'un même moule. La chose devrait profiter à Zemmour, qui énonce la réalité sans fard, ou du moins la réalité perçue par bien des électeurs. Zemmour : "Ces images sont révoltantes" ( ici ) Cependant, l'envol tant espéré se fait attendre. Les remarques acerbes sur la mansuétude professée par l'ancien journaliste envers Poutine continuent de pleuvoir. O

4 mars 2022 , J moins 37

Emmanuel Macron : l'heure du bilan, selon Éric Zemmour. Dans une courte vidéo l'homme de Reconquête détaille les errements et les échecs de cinq années de présidence. Il renoue ici avec ses "fondamentaux", comme il se dit, l'insécurité, l'immigration, le grand remplacement. En ligne de mire, le débat tant attendu avant le second tour. Le propos est net. Voilà les éléments de la discussion dûment posés, pour que chacun en mesure la portée et puisse juger en conséquence la réaction de l'interpellé. Problème : le président ne descendant pas dans l'arène, il n'est pas garanti que le débat ait lieu. Il y a plus : à l'allure où vont les choses, rien n'assure que se tiendra un débat d'entre-deux tours. Prenez n'importe quel sondage, M. Macron l'emporte haut la main, quel que soit l'adversaire. La guerre menée par la Russie en Ukraine renforce encore le "réflexe légitimiste", avance BVA , si bien que M. Macron atteint des