La journée de manifestations hier à Paris, avec son cortège d'événements associés, provocations, charges des forces de l'ordre, blessures, images tape-à-l'œil, hurlements contre la "dictature", c'est la même musique depuis des années, a éclipsé l'actualité zemmourienne. Le rassemblement de Saulieu n'est pour ainsi dire pas commenté par la presse.
Il y a plus. Les manifestants (anti-Macron, anti-passe sanitaire ou vaccinal, se déclarant comme défenseurs de la liberté) recoupent pour une part la cible électorale de Reconquête. Or, Zemmour annonce qu'il fera bénéficier les policiers d'une présomption d'innocence. Le malheur est que ce sont ces mêmes policiers qui sont aujourd'hui accusés de commettre maints abus contre les protestataires. Le projet de Zemmour entre dans une passe périlleuse : si chacun, dans son camp, est d'accord pour que les heurts avec les "racailles" soient examinés prioritairement du point de vue des forces de l'ordre, le sujet devient difficile à défendre quand ces "excès" sont pointés à l'encontre des Français "périphériques", qui se battent pour défendre leur choix de vie et échapper à la tutelle étatiste ou bruxelloise.
Gilbert Collard : "Un policier braque son arme sur un automobiliste du #ConvoidelaLiberte : mais qui donne de tels ordres ?" (lien) |
Gilbert Collard, en soutien émérite de Zemmour, vise implicitement le préfet de Paris. Cette manœuvre ne doit pas faire oublier le rôle qu'un État entend faire jouer à ses policiers, reflétant ainsi la nature de son autorité : compréhensive/laxiste ou inflexible/tyrannique. Il y a là un piège que Zemmour a lui-même mis en place - on l'a déjà dit, la notion de "racaille" ne répond à aucune définition judiciaire - et dont il doit à présent se dépêtrer. L'émission de ce matin sur Sud Radio n'a pas abordé le sujet, pour avoir été enregistrée avant le week-end. On en saura plus sur la stratégie qu'adoptera le candidat ce soir, sur TF1.
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