Accéder au contenu principal

23 janvier 2022

4 600 sympathisants dans la salle des Victoires à Cannes, un bon millier au-dehors, qui n'ont pas pu rentrer, le dernier meeting de Zemmour tourne à une nouvelle démonstration (Le Figaro). Son intitulé explicite, "Meeting de l’Union des droites", pose Zemmour au centre de gravité d'une droite qu'il veut faire renaître, délivrée des interdits édictés par la gauche depuis l'époque de Mitterrand. C'est osé, à défaut d'être gagné d'avance, car on touche ici à un tabou. Mais c'est ce qui fait la force de Zemmour, cette habileté à dévoiler les dessous d'un jeu politique dont les règles ont été codifiées, selon lui, dans les années 80. Non sans raison alors, le FN accueillant en son sein des partisans d'extrême droite, négationnistes et racistes. Le RN, toutefois, n'est pas le FN, quoi qu'on en dise, et il est permis de s'interroger sur la pérennité de cet ostracisme, qui n'a jamais touché, que je sache, le PCF, ce soutien des plus grandes dictatures contemporaines.


L'homme de la reconstruction fait acclamer ses récentes prises de guerre et déclame des propos bien troussés, à défaut d'être toujours convaincants. Il veut alléger le poids administratif, on se félicite, tout en ajoutant de nouveaux dispositifs à cette même administration, on se désole. Zemmour découvre les joies du "en même temps". Curieusement, et de manière assez amusante, sa défense de la liberté, de la propriété, de la sécurité (sûreté) reprend les droits inaliénables édictés dans notre déclaration des droits de l'homme et du citoyen (ici). Même la résistance à l'oppression n'est pas oubliée. J'ose à peine le dire tellement c'est gros, sur ces sujets-là, c'est un discours de gauche, plus exactement de la gauche des origines et non du tohu-bohu wokiste qu'elle est hélas devenue.

Zemmour pioche dans les faits divers pour servir son propos. Des "Roumains" qui se seraient fait rembourser "des milliers de grossesses", un tueur terrifiant qui a commis un assassinat après avoir été libéré prématurément, des jihadistes qui continuaient à toucher des allocations, etc. Un tableau de l'Absurdistan Orange Mécanique.

Parmi les réponses qu'il propose, une idée a de quoi faire frémir. Grâce à un "droit excusable" qu'il entend faire promulguer, un agressé serait en droit de "riposter aux voyous". Je n'ai pas connaissance que les termes "voyou" ou "racaille" aient une quelconque légitimité juridique. La ficelle, un peu grosse, n'a rien pour séduire l'indécis, et tout pour réinstaller dans son camp de droite celui que l'on avait fugitivement cru inspiré par des valeurs humanistes.

Article précédent    Article plus récent

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

14 janvier 2022

Ils se disent Républicains, se sont comptés pour découvrir qu'ils sont mille quatre cent dix-sept, pas un de moins, tous déterminés à voler au secours de Reconquête. Une opération de pure esbroufe ? Possible. Le journal l'Opinion où parait cette tribune de précessistes consternés précise en bas de page : "Les signataires n’ont pas souhaité rendre publique la liste entière qu’ils ont cependant transmise à l’Opinion." Prudence élémentaire ou manœuvre de bas étage ? L'offensive se déploie aussi avec le site "Droite pour la France" ( www.droitepourlafrance.fr ). Mille quatre cents sympathisants ? Fi donc ! Nous avons ici affaire à un "collectif de 10 000 Républicains" qui adjure les électeurs de droite d'abandonner LR pour mieux embrasser la cause zemmourienne. Il n'est pas sûr que ce mouvement opportun soit effectivement fort de dix mille âmes, quand on lit que le nombre de visiteurs en ligne dépasse à peine ce total. Qu'importe, l...

19 mars 2022, J moins 22

Calme blanc entre deux crises. Zemmour et les siens s'emploient à faire tourner des petits films où des soutiens du candidat se font insulter, agresser parfois, par des voyous. De la racaille, selon la terminologie consacrée. Le jeune Stanislas Rigault encaisse sans broncher une salve ordurière et s'attire les justes encouragements de son mentor. Si encore les injures étaient variées, mais non, toujours les mêmes mots, les mêmes expressions, où reviennent en boucle des énoncés peuplés de prostituées, de mères, d'homosexuels et de pratiques charnelles. À croire que tous les insulteurs de France proviennent d'un même moule. La chose devrait profiter à Zemmour, qui énonce la réalité sans fard, ou du moins la réalité perçue par bien des électeurs. Zemmour : "Ces images sont révoltantes" ( ici ) Cependant, l'envol tant espéré se fait attendre. Les remarques acerbes sur la mansuétude professée par l'ancien journaliste envers Poutine continuent de pleuvoir. O...