"Elle va se faire massacrer". Renaud Muselier énonce à voix haute ce que tout le monde médite. Le débat demain soir entre Valérie Pécresse et Éric Zemmour a-t-il un sens, quand on compare les talents respectifs des deux adversaires ? L'ogre des plateaux ne fera qu'une bouchée de la Républicaine, bien falote et emberlificotée par maints louvoiements qui achèvent de brouiller un message pourtant fort convenu. Reconquête comme le RN se frottent les mains. Il va "l’assommer, l'écrabouiller, l'anéantir," lit-on à l'occasion. On en vient à espérer, pour la qualité des échanges, une résistance héroïque de la candidate, quand bien même, en vérité, on ne voit pas comment cela serait possible.
L'actualité a ses facéties : Zemmour et Pécresse sont aujourd’hui à une égalité presque parfaite, nous apprend huffingtonpost.fr, quelque part entre 12% et 13%, où se situe aussi Mélenchon. Ces chiffres proviennent d'une "compilation" de plusieurs enquêtes d'opinion. Comme ces sondages sont d'accord sur l'essentiel (Macron très haut, Le Pen détachée devant le trio de ses poursuivants, un bas de tableau indigent), y compris sur les tendances à la baisse de Reconquête et de LR, rien ne vient bousculer à ce jour un scénario prévu de longue date, au désespoir de ceux qui prophétisaient un bouleversement. Oh, tout est possible, naturellement, et s'il devait advenir un nouvel attentat islamiste (à Dieu ne plaise !) avant le scrutin, il serait logique qu'un Zemmour recueille plus de votes que prévu en ce début mars.
Le compilateur de sondages du HuffPost |
La campagne, ces jours-ci, manque de fièvre. La guerre en Ukraine, les répercussions énergétiques et financières, la côte élevée de Macron paraissent avoir tiédi pour un temps l’ardeur des autres candidats. Période fertile, en revanche, pour les multiples attaques qui fusent contre Zemmour : sa vision des femmes ("à la maison, je fais la vaisselle", aurait-il déclaré pour apaiser la polémique ; comme de bien entendu, celle-ci redoubla d'intensité), son patrimoine de 4,2 millions d'euros, jugé indécent, le support occulte de nostalgiques du IIIe Reich, sa position sur l'Ukraine, etc. Le Rassemblement National profite de ces piques multiples et soutenues pour appeler au retrait de l'ancien journaliste, ce qui donnerait une chance sérieuse au "camp des patriotes".
Commentaires
Enregistrer un commentaire