"Violences sexuelles : huit femmes accusent Éric Zemmour". Mediapart se devait de sonner le rappel en ce 8 mai symbolique. Un "rappel", car ces accusations sont déjà connues et nul fait nouveau ne vient leur octroyer davantage de crédit. Aucune plainte n'a été annoncée, note Le Point, ce qui apporte plutôt de l'eau au moulin du candidat qui dénonce un "recyclage minable". On attendra la suite de l'enquête pour savoir sous quelle roche s'en fut frétiller l'anguille zemmourienne.
Sur BFM-RMC, Zemmour plaint l'homme qui osa saluer à la manière d'un kapo. "Il faut qu'il aille se faire soigner tranquillement", car "moi, je n'attire pas [les individus de cet acabit]", plaide-t-il rappelant sa propre "confession juive". Ce genre d'arguments ne m'a jamais convaincu. Du reste, les échauffourées déjà observées à Villepinte et ailleurs montrent, même si cela ne paraît pas logique à Zemmour, et même s'il se garde d'adhérer à cette famille de pensée, que des courants extrémistes de droite se retrouvent dans son discours. Minoritaires, on peut en convenir, mais ils existent. On comprend sa dénégation : le reconnaître serait du pain bénit pour ses nombreux contempteurs.
Les sondages ? Zemmour affecte une confiance en or massif. Il perdrait, et de beaucoup, au second tour, mais voilà, "les sondages de second tour ne veulent rien dire," comme l'enseigne l'étude des précédentes élections. Pour le premier tour, rien n'est joué, car sa position centrale lui donne, et à lui seul, le pouvoir de rassembler un électorat républicain et lepéniste. Tout son calcul se fonde sur cette position, à la confluence des deux, qu'il a su investir et consolider en quelques mois de campagne. On lui oppose le très haut niveau d'Emmanuel Macron ? Oh, rien d'étonnant, en temps de guerre. "Ça ne va pas durer," car les électeurs sauront se souvenir qu'il s'agit du destin de la France. On veut bien, mais ils risquent en même temps de se souvenir d'autre chose.
Le mystère de la musique de Prisunic des meetings de Zemmour s'éclaircit. Il s'agit d'un machin signé par un auteur norvégien, tout à fait indiqué pour Fort Boyard, une convention d'heroic fantasy ou une pub pour Préparation H, comme on s'en convaincra ici. Cette bouillie boum-boum et insipide accompagne le spectacle du Puy-du-Fou, selon un commentaire. Fi donc, Messieurs les patriotes.
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