On apprend dans un communiqué de Zemmour que plusieurs dizaines de ses partisans, cinquante-et-un, avance-t-il, ont été attaqués, et certains d'entre eux auraient "frôlé la mort". Il se plaint du silence des médias. Il est vrai que je n'ai rien lu sur ces événements, mais il est tout aussi vrai que des incidents disséminés sur le territoire et espacés dans le temps ne suffisent pas à créer une "information", dans le sens où l'AFP l'entend. L'équanimité voudrait que l'on nous présente un panorama des agressions de colleurs d'affiches, tous partis confondus, ce qui permettrait d'isoler un phénomène propre à Reconquête, ou bien à ne rien isoler du tout, ce genre d'échauffourées formant une facette aussi banale que déplorable de notre vie politique telle qu'elle est vécue par des personnes engagées.
À Metz, Zemmour, comme ces personnages de légendes victimes d'un sort invincible, évoque la promesse d'un duel Macron-Le Pen pour mieux en conjurer l'éventualité. Il se débat contre un destin qu'il put un temps voir vaincu, et qui revient plus plausible que jamais. Zemmour prend les choses de haut. Les dernières élections, en juin 2021, prévoyaient le RN au pinacle, et ce fut un fiasco. Le parti de Mme Le Pen finit alors dix points sous les estimations. Dix points ! Voilà qui ferait bien l'affaire de Reconquête. Et ce ne serait que justice : "On nous disait seuls, mais regardez : les fillonistes, les sarkozystes, les gaullistes, les fidèles du RPR, et tant d’électeurs des Républicains ont retrouvé espoir dans la droite et sont venus à nous", déclame-t-il à la foule enthousiaste, et aux 30 000 internautes connectés en direct.
Si les fillonistes, sarkozystes, etc., sont venus à Zemmour, rien n'en transparaît dans les analyses de l'IFOP, IPSOS, OpinonWay et compagnie. L'homme, toujours distancié par la candidate du RN, est au coude-à-coude avec LR et LFI. Il est même parfois dépassé par Précesse, Mélenchon ou les deux (!), mais le taux d'incertitude interdit d'en déduire quoi que ce soit de durable. Ouf : la marge d'erreur évite le déshonneur.
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