Des raisons d'espérer : "Nous avons édifié le plus gros parti de France, le plus puissant, le plus déterminé, et maintenant, nous allons conquérir le pouvoir." Zemmour appelle à la mobilisation générale, promettant de mener dans les 25 derniers jours une lutte sans pareille pour qu'à l'issue du premier tour la victoire accoure à ses mâles accents.
Vingt-cinq jours pendant lesquels il ne veut "aucun doute, aucun état d'âme, aucune perte de temps". La harangue est à la fois énergique et instructive. Un chef qui ne veut "aucun doute" n'est-il pas précisément celui qui discerne dans ses troupes une importune appréhension ? Oh, rien de bien normal, et ce qui serait pour le moins étonnant est que cette angoisse ne soit pas présente dans les autres camps.
Le cas Zemmour reste particulier : son indéniable succès populaire (audiences record, nombre d'adhérents record, ascension record, on attend qu'il soit distingué par le Guinness Book) ne se reflète en aucune façon dans les sondages. L'arrivée avec tambours et trompettes de Marion Maréchal n'a pas secoué une situation figée dans l'entre-deux disqualifiant. L'intolérable hypothèse d'un score en deçà de ceux de Mélenchon et de Pécresse, ce qui le placerait en 5e position, ne relève plus d'un monde chimérique, avancent quelques estimations. On comprend que la perspective plonge les gens de Reconquête dans le plus profond désarroi, et on peine à imaginer leur moral, et leurs réactions, si effectivement le score du 10 avril renvoie leur candidat dans le marécage de la zone grise, quelque part entre peut mieux faire et assez bien.
Haut les cœurs ! clame Zemmour. Il peut se passer bien des choses en trois semaines. Les enquêtes sont trompeuses : une part de son électorat ne se déclare pas ouvertement, entend-on plaider, et la réserve silencieuse des voix pour Zemmour serait de nature à tout chambouler. On n'oublie pas les classiques "sondeurs vendus" ou "instituts complices".
Ces hypothèses ne troublent guère le RN, dont un cadre (BFM TV) assène bien peu charitablement : "Zemmour est au bout de sa vie, il est en surchauffe, il explose en vol".
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