Les deux éléments les plus saillants du phénomène Zemmour, sa position sur la Russie et son combat contre le grand remplacement, s'exacerbent en cette fin de campagne. Sur les carnages subis par l'Ukraine, Zemmour écrit :
"Les images de la ville de Boutcha révèlent au monde entier des atrocités commises par l'armée russe sur les populations civiles. Nous ne pouvons rester insensibles à ces images.
Ces crimes de guerre doivent faire l'objet d'une enquête pour punir les responsables."
Est-il sincère ? On veut le croire. Crédible ? Non. Il n'imagine pas une seconde Poutine jugé par la Cour pénale internationale, et le dit sans fard. Alors, "punir les responsables" est une phrase toute faite, creuse comme sa compassion, qu'il sert à on ne sait quels gogos. Les réactions à son message révèlent l'ampleur des sensibilités sur ce massacre : il n'y a pas eu d'atrocités commises par les Russes, d'ailleurs les Russes n'en sont pas responsables, et puis les Américains ont fait pire que les Russes. Il est minuit, docteur Freud.
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Zemmour sur le drame de Bobigny (ici) |
Un drame du grand remplacement aurait eu lieu à Bobigny. Un homme a été tué en fuyant "une bande de racailles." Pourquoi fuyait-il ? Sa kippa avait excité la meute, pense Zemmour. Le candidat accuse les médias et le pouvoir en place de passer sous silence ce nouveau drame de l'antisémitisme : les faits sont survenus à la mi-février mais n'ont été divulgués que très récemment. Volonté de cacher, de ne pas faire de vague, de taire la guerre des rues : "Tout le cocktail empoisonné de la France contemporaine est résumé par cette affaire," explique Zemmour dans Valeurs Actuelles. Si tout cela est vrai, nul ne disconviendra que c'est très grave, et qu'il a mille fois raison d'exiger des lumières.
Si les sondages ont beau patauger dans l'à-peu-près et saturer la presse d'estimations fausses, la situation devient préoccupante. Zemmour l'admet à mi-voix : "c'est toujours rattrapable, mais c'est court."
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