Que trouve-t-on dans l'entourage de Zemmour ? "Les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis." À qui doit-on cette analyse ? La réponse, admettons-le, est difficile. On ne craint pas, à court terme, une pénurie de spécialistes de "l'ultra-droite" si prompts à nous mettre en garde contre le retour des heures-les-plus-sombres. L'observation est-elle due à Christiane Taubira ? Bien pensé, mais non. À Caroline Fourest, experte reconnue de l'extrême droite, et en cela célébrée ? Pas davantage. À Laurent Joffrin, qui fait rempart de son âme et de sa rhétorique contre tout ce qui s'apparente à un néofasciste ? Point. À quelque autre observateur assidu de la classe politique officiant sur France Inter ou BFM ?
Non, c'est bien Marine Le Pen qui signale ainsi à tout un chacun de péril que fait peser Éric Zemmour sur la démocratie. Comme quoi on peut se présenter au titre du RN et sonner le tocsin, comme tout antifa qui se respecte. "Elle est plus experte que moi dans ce domaine", ironise Christian Jacob, le chef des Républicains. Dans le coin de Reconquête, on hausse les épaules en déplorant un langage se voulant diabolisant venu d'un mouvement qui a si souffert de la diabolisation.
Zemmour a du reste réagi par avance à cette accusation sur LCI plus tôt cette semaine. Comment des nazis pourraient-ils soutenir un Juif ?
Tout à fait entre nous, je ne trouve pas cet argument très convaincant. Il me semble que la démence nationale-socialiste s'accommoderait sans grande peine, peut-être en se bouchant le nez, d'un homme qu'elle considère malgré tout en cohérence avec ses lubies. Une telle déraison ne serait pas à sa première incohérence. On l'a déjà vu, des groupuscules violents, et aux idées extrémistes, gravitaient, et gravitent peut-être encore autour de Zemmour, qui assure ne pas les connaître. Dont acte, mais eux paraissent bien le soutenir.
La manœuvre de Marine Le Pen vise évidemment à recentrer un peu plus le RN et à lui accroître sa respectabilité. Ce n'est pas sans risque, car si elle parle comme tous les autres, ne donne-t-elle finalement pas raison au discours de Zemmour, seul contre des mouvements institutionnels, et de fait seul à oser défendre la vérité ?
Sur un autre front, l'affrontement avec les Républicains continue, attisé par Damien Rieu :
D. Rieu sur la "degringolada" de V. Pécresse (lien) |
"4ème jour de degringolada dans les sondages pour #Pecresse2022. L’#islamodroitisme qui ne passe pas ? Possible. Sa nullité ? Sûrement."
Regardons les derniers sondages : Macron, 25,5% ; Marine Le Pen, 18% ; Valérie Pécresse, 15% ; Éric Zemmour, 13,5%. Je veux bien admettre que LR ne soit pas en grande forme, mais il reste ô combien prématuré de crier à une quelconque éclaircie du côté de Zemmour, toujours en 4e position et assez loin de la patronne du RN, malgré tous les communiqués annonçant un triomphe à la moindre défection d'un cadre jusque-là inconnu du Rassemblement National.
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