Accéder au contenu principal

28 février 2022

Vladimir Poutine "est le seul coupable, incontestablement. C'est l'agresseur, c'est le seul coupable, il a décidé d'agresser et de ne pas respecter la souveraineté ukrainienne, donc c'est le seul coupable."

Zemmour, sur RTL, énonce sans ambiguïté ce qui relève de l'évidence. Cela n'est certes pas inutile dans un monde de faux-semblants. Il continue en tirant sur le fil de l'évidence :

"Ça ne veut pas dire qu'il est le seul responsable," poursuit le candidat. Autant enfoncer une porte sans battants à laquelle ne manque que la poignée. Comme de bien entendu, pour lui, les responsables sont les pays qui "n'ont cessé d'étendre l'OTAN", et naturellement, il se refuse à songer que cette "extension" s'est faite selon le vœu de nations "qui ne veulent pas mourir", pour reprendre l'un de ses mots favoris. Mais ce qui est bon pour la France devient inconcevable pour d'autres pays, dans la doxa zemmourienne. "Le coupable c'est Poutine, le responsable, c'est l'OTAN qui n'a cessé de s'étendre" : coupable mais pas responsable, la notion manquait au dictionnaire des idées tordues.


Il y avait pourtant bien plus à dire sur ces responsabilités diffuses qui ont permis, de compromission en renoncement, au tyran moscovite de commettre cette nouvelle agression : Biden, par son insigne faiblesse et sa politique énergétique à hue et à dia, le fils de Biden, trempé dans des affaires louches avec l'Ukraine, les Verts allemands et Merkel, ayant engagé unilatéralement leur pays dans le rejet du nucléaire, tout friands dès lors de gros pipelines alimentés selon les bons désirs de la Russie ; et tant et plus, mais quand on n'a que l'OTAN comme boussole, il faut croire que rien d'autre n'a d'importance.

Hier, Zemmour avait rendu publique sa proposition pour la paix : désigner Nicolas Sarkozy et Hubert Védrine comme émissaires. 

La proposition de Zemmour pour la paix
La proposition de Zemmour pour la paix (ici)

Pourquoi pas, dira-t-on. Je ne saurais dire si le tintement des casseroles de Sarkozy résonne au-delà des frontières, quant à Védrine, il ne saurait être suspecté de mépriser le Kremlin. La réponse de Macron n'est pas connue à l'heure où j'écris (sachant que si elle a été affranchie en Écopli, il faut compter un délai indicatif de 4 jours avant sa distribution). Pour la plus grande joie de Reconquête, Valérie Pécresse publie le même jour sa recommandation pour la paix, proposant la désignation comme médiateur d'un certain Sarkozy. Hélas pour elle, le message est tombé une paire d'heures après celui de Zemmour, suscitant tous les blâmes de plagiat éhonté que l'on imagine.

Sarkozy, "médiateur européen pour l'Ukraine", par Valérie Pécresse
Sarkozy, "médiateur européen pour l'Ukraine", par Valérie Pécresse (ici)

Je m'en voudrais de jouer les oiseaux de mauvais augure, mais un pays qui compte sur Sarkozy pour apaiser les choses ne me semble pas jouir d'une parfaite santé politique.

Article de la veille    Article du lendemain

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

5 avril 2022, J moins 5

Viktor Orbán triomphalement réélu en Hongrie reçoit les félicitations du Kremlin et critique Volodymyr Zelinsky. On l'a déjà lu, certains commentateurs ou élus français évoquent ouvertement une cinquième colonne poutinienne dans l'Europe démocratique. Le dictateur aurait des relais un peu partout - en Hongrie, donc, en Allemagne, naturellement, et en France : avec Zemmour et Le Pen, il tiendrait deux fers au chaud pour préparer le monde d'après, délivré de l'insupportable tutelle atlantiste et augurant d'amicales coopérations avec la grande fédération de l'Est. Dans ce contexte, plusieurs voix s'étonnent de l'apparition soudaine, dans la dernière ligne droite, du drame qui endeuilla Bobigny, en février. Cette tragédie serait-elle instrumentalisée par des esprits retors et en mission pour l'étranger ? D'un autre côté, comment penser en taire l'horreur, qui soulignerait, si les faits sont avérés, à quel point nos cités sont imprégnées d'un...

11 avril 2022, le jour d'après

Zemmour appelle à voter Le Pen au second tour. C'est, je crois, le seul qui ait fait ce choix, assumant les erreurs qui ont fait échouer son projet. Le geste est valeureux mais convenu, voire suspect de la part d'un homme si fier de ne jamais regretter quoi que ce soit. Ce manque d'humilité ne l'a pas servi. Le petit sourire goguenard qui avait pris l'habitude d'apparaître sur son visage lors des débats porta haut le symbole de cet orgueil : moi je sais, semblait-il dire, mieux que vous tous ; j'ai lu plus de livres que vous, et depuis plus longtemps ; j'ai mieux étudié la situation et mon analyse est imparable, car je viens nanti de ma longue expérience de la scène politique. Ce petit sourire était celui d'un fort en thème assuré de sa victoire. Comment échouer quand on maîtrise les codes et que l'on a pénétré comme personne l'inconscient d'une France qui ne voulait pas mourir ? Vaines tartarinades. À présent que le premier tour est ache...

10 avril 2022, jour J

Sous le mot-clef #RadioLondres , des usagers de Twitter transmettent des messages codés sur l'avancement du vote et les tendances qui s'en dégagent. Fiable ? Visiblement non, le canal étant saturé par les mélenchonistes et les zemmouriens. Il s'agit d'une opération de propagande en temps réel, tirant à hue et à dia (à pou et à tine serait plus indiqué, dans les circonstances), mais d'où certaines vérités peuvent émerger, comme ce fut le cas lors de précédents scrutins. Midi J'apprends que la tortue est le mot de code pour Mélenchon. L'animal (la tortue, donc) serait très bien parti. L'olivier aussi, du reste - on reconnaît ici la version française du nom Zemmour, décliné sur les toutes les variantes du Z (Zorro, ou Zoro pour les mauvais scripteurs, à moins qu'il ne s'agisse d'adeptes pressés de Nietzsche, les z'abeilles, les z'émus, etc.) Rien à porter au bénéfice de Macron, affublé des sobriquets "le poudré" ou "le béb...