Avec l'assurance tranquille que donnent la parfaite maîtrise des dossiers et un sens profond de la psychologie, Cyril Hanouna démontra, hier soir, tous ses talents d'animateur impartial et déterminé, n'hésitant pas à replacer, aimablement mais fermement, les débats au cœur de leur sujet, s'appliquant enfin, en parfait gentilhomme, à ce que Mélenchon et Zemmour puissent échanger leurs idées comme deux penseurs du temps des Lumières, chacun pouvant tour à tour réfléchir aux paroles de son contradicteur avant de lui présenter des arguments choisis, éclairant de la sorte les spectateurs épris d'analyse politique.
C'est ce que j'aurais écrit si l'émission s'était déroulée dans quelque univers parallèle. Évidemment, rien de tel ne se passa hier. Des phrases lancées et aussitôt interrompues, éparpillées en mille fragments inintelligibles, des invectives, d'outrageux sous-entendus tapissèrent le fond rugueux de ce non-débat, une séquence affligeante dont Mélenchon — pour ne rien dire de l'animateur — me semble porter la majeure responsabilité.
Elle arrive, elle est là, victoire, la victoire est proche ! N'ayons garde de nous enflammer, "elle", Marion Maréchal, n'est pas encore vraiment là. Pourtant, elle songe à rejoindre Éric Zemmour, nous dit BFM, affirmant que cette décision interviendra dans un mois. Rendez-vous le 28 février. Dans l'attente, Marine Le Pen est en état de choc, "c'est brutal, c'est violent, c'est difficile pour moi". Les gens de Reconquête sont aux anges, tant ce nouveau soutien paraît assuré de rejoindre leurs rangs, qui donnera une énergie décuplée à la machine à siphonner le RN.
Une nouvelle querelle dans la famille Le Pen se profile à l'approche des élections françaises (Yahoo News) |
Cette nouvelle prise de guerre est sensiblement un fait majeur au sein de la "famille nationale". Moi qui suis en dehors de tout cela, je ne vois pas bien pourquoi, la jeune femme m'apparaissant tout aussi radioactive que sa tante Marine, et peu propice, me semble-t-il, à rassurer des votants venus de la droite classique, voire de la gauche. Je suis peut-être injuste : il est clair que plusieurs choses m'échappent quand on voit la panique qui s'empare du RN et de ses amis. Robert Ménard s'étrangle : ce "faux suspense" est "un peu minable". Et si on faisait une bonne émission avec Hanouna pour crever l'abcès ?
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