Quand les historiens des siècles futurs déchiffreront, depuis les entrailles fossilisées d'un disque dur détérioré par le réchauffement climatique et les guerres de religion, les écrits que je lègue ici la la Postérité, ils étudieront, incrédules, la survivance en 2022 de bonnes vieilles recettes politiques. "Monsieur Zemmour ne m'intéresse pas. (...) M. Zemmour fait une campagne de haine, c’est son affaire (...) Je ne suis pas thérapeute. Je ne guéris pas les gens qui viennent publiquement expliquer leurs angoisses, leurs pathologies et leurs déchirements internes. Je n’ai pas de compétences pour ça."
Heureusement, il y a des instituts de rééducation pour ça, madame Taubira, dans certaines sociétés philanthropiques où le déviant est éloigné pour le bien de tous de la place publique. Il ne manquerait plus que des idées déplorables propagées par des individus déchirés par une pathologie morbide viennent contaminer des idéaux progressistes et entraver la Grande Marche en Avant.
Le compte Twitter de Christiane Taubira (lien) |
La femme politique et ancienne ministre refuse donc de débattre avec Zemmour, sauf si cela se faisait dans un échange avec tous les autres candidats, précise-t-elle. Zemmour en revanche ne ferme aucune porte et lance des appels à tout vent. Il connaît sa force en face-à-face. Sans contredit, il est bon. Mais pas invincible, et je pense qu'il présume de ses forces. Agnès Pannier-Runacher, si ma mémoire est bonne, l'avait sérieusement égratigné en l'amenant sur des terrains qu'il ne maîtrise pas, et en entrant dans le détail des dossiers industriels.
Emmanuel Macron l'avait emporté haut la main sur Marine Le Pen il y a cinq ans, en faisant valoir une excellente connaissance de ce genre de sujets. Zemmour s'en sortirait mieux que la présidente du RN, sans aucun doute, tout en risquant gros. Il s'attache trop à l'essence des choses. Il manie les références historiques, mais manque d'un indispensable sens pratique, qui l'amènerait à relativiser les "enseignements de l'histoire" et la "logique des nations", ces tartes à la crème des idéologues. Son amour de la théorie est son talon d'Achille. Sa passion pour un très marxiste "sens de l'histoire" l'aveugle et le pousse à énoncer des énormités qui peuvent lui être fatales, pour peu que son adversaire ait la présence d'esprit de les relever. Il s'était fait très correctement étriller par David Lisnard, pour le même type de raisons. Face à Macron, ce redoutable rhéteur, il risque de connaître le prix du sang et des larmes.
Ce soir, rien de tel n'est à craindre dans Face à Baba où il sera un adversaire de l'invité principal, Jean-Luc Mélenchon. Les deux hommes ont l'habitude de s'opposer tout en se ménageant. Le Français insoumis, qui a le vent en poupe, ne semble pas de taille à nuire à son opposant de droite. Résultat de la confrontation demain. Je veux croire que les débats conserveront un niveau civilisé, ce qui n'était pas toujours flagrant dans la précédente diffusion de cette ignoble émission.
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