Accéder au contenu principal

13 mars 2022, J moins 28

Valérie Pécresse analyse son échange tumultueux avec Éric Zemmour, notant quelques-uns des points qui ébranlèrent son redoutable adversaire :

"Éric Zemmour n'a pas l'habitude qu'on lui résiste, et c'est un débatteur extrêmement violent. Il pratique le torrent de boue. Il envoie des torrents de boue sur son adversaire. Il n'était pas question que je me laisse faire, et vous qui êtes une femme vous comprenez encore mieux ce que cela veut dire. Je n'allais pas me laisser abîmer. En revanche, je pense que j'ai démasqué à la fois sa complaisance vis-à-vis de Poutine, ses erreurs vis-à-vis de l'OTAN, ses erreurs vis-à-vis de l'Europe et surtout le fait que, sur l'immigration, c'est moi qui ai les bonnes solutions. [....] Si l'islam et l'islamisme c'est la même chose, alors il faudrait qu'il soit cohérent et qu'il ferme toutes les mosquées. [...] Sur le fond, ce débat, je l'ai gagné."

Reconquête, précision superflue, n'a pas dit son dernier mot, et comble les réseaux de ses raisons. C'est un catalogue de communiqués victorieux agrémentés de charges contre la candidate LR, présentée comme une fieffée menteuse.

"Valérie Pécresse : l'insécurité incarnée", selon Zemmour
"Valérie Pécresse : l'insécurité incarnée", selon Zemmour (lien)

Pendant la gué-guerre, les affaires continuent. Zemmour imagine une caution-visa pour certains étrangers - ceux qui viennent de pays "qui ne reprennent pas leurs clandestins". Le montant, 10 000 euros, couvrira les éventuels frais d'expulsion, ou sera rendu au terme du séjour. Ça fonctionnerait déjà aux États-Unis à l'encontre de certains pays africains, nous dit-on. Je ne demande qu'à le croire, même si j'ai dans l'idée que se rendre en Amérique depuis l'Afrique n'est pas exactement la même chose que de traverser la Méditerranée, ou le Bosphore.

Un œuf, adroitement manipulé par un quidam, vint hier se fracasser contre le crâne de Zemmour, qui ne s'énerva pas (bravo) et demanda à rencontrer son agresseur. Celui-ci présenta des excuses. Ah, l'affaire du majeur brandi vers le ciel a servi à quelque chose, et la leçon ne fut pas vaine.

Rien à voir avec ce qui précède : la présence dans le public agenais de Renaud Camus, le Diable en personne, a soulevé un certain émoi. L'écrivain que tout le monde cite mais que personne n'a lu (c'est un peu notre Huntington national, pour ce triste privilège), soutient Zemmour depuis le début, en dépit d'une divergence de vues sur Poutine. Une réaction de l'équipe du candidat : "Vive la liberté. Il fait ce qu’il veut, il n’était pas invité, mais difficile de ne pas le laisser entrer." Ce n'est même pas le service minimum, c'est le service négatif. Admettons-le, on a connu des déclarations plus enthousiastes.

Article de la veille    Article du lendemain

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

8 avril 2022, J moins 2

Zemmour tombe à 8%, assure L'Obs . Huit pour cent ! Ce n'est plus la caca, la cata, la catastrophe, c'est la bébé, la béré, la Bérézina. Lâche soulagement, c'est encore pire pour Mme Pécresse talonnée par Europe Écologie - Les Verts. Z plonge dans l'axe des Y ( lien ) Enfin, pire, ce n'est même pas sûr. Que les Républicains soient devenus un grand cadavre à la renverse, formant la paire avec son jumeau socialiste sous le linceul cachant ces disparus-qu'on-croyait-immortels, n'est pas vraiment une surprise. On ne doutait bien que les déroutes précédentes n'annonçaient rien de réellement brillant. Mais Zemmour, lui, n'en finit pas de tomber de haut. "Jusque-là, ça va"', croit-on l'entendre murmurer à chaque étage qu'il dégringole, comme dans la fameuse blague de Mon nom est personne . Assurément, le nom de Zemmour n'est pas personne, ce qui n'empêchera pas son brutal éparpillement sur le bitume de la réalité, dans un p...

5 avril 2022, J moins 5

Viktor Orbán triomphalement réélu en Hongrie reçoit les félicitations du Kremlin et critique Volodymyr Zelinsky. On l'a déjà lu, certains commentateurs ou élus français évoquent ouvertement une cinquième colonne poutinienne dans l'Europe démocratique. Le dictateur aurait des relais un peu partout - en Hongrie, donc, en Allemagne, naturellement, et en France : avec Zemmour et Le Pen, il tiendrait deux fers au chaud pour préparer le monde d'après, délivré de l'insupportable tutelle atlantiste et augurant d'amicales coopérations avec la grande fédération de l'Est. Dans ce contexte, plusieurs voix s'étonnent de l'apparition soudaine, dans la dernière ligne droite, du drame qui endeuilla Bobigny, en février. Cette tragédie serait-elle instrumentalisée par des esprits retors et en mission pour l'étranger ? D'un autre côté, comment penser en taire l'horreur, qui soulignerait, si les faits sont avérés, à quel point nos cités sont imprégnées d'un...

6 avril 2022, J moins 4

"Ah, si j'avais su !" Reconquête bataille ferme pour mobiliser les électeurs dégoûtés par les sondages. L'argumentaire tient en deux volets. Le premier vise la connivence des instituts avec "l'oligarchie McKinsey." Zemmour est le seul qui fait peur à Macron, l'objectif est donc de l'isoler et de casser la dynamique de sa campagne. En réalité , "Zemmour est à 18%, voire plus." Le "stratagème machiavélique" n'a qu'un seul but, installer dans la tête de tout un chacun qu'il est définitivement distancié. Le vote utile, par conséquent, ne saurait se porter à son bénéfice. La seconde facette exploite les précédents. Les électeurs de Balladur, Jospin, Sarkozy, Fillon, ont renoncé à aller voter, pour des raisons diverses, et ont amèrement constaté, au lendemain du scrutin, que leur candidat n'avait échoué qu'à cause d'une poignée de voix manquantes - les leurs. De là ce "ah, si j'avais su", que ...