Sur France Inter, il est inutile de le rappeler, Éric Zemmour n'est pas l'invité le plus bienvenu qui soit. Reconnaissons, cela dit, que l'émission de ce matin s'efforça à une certaine objectivité, sans échapper aux réflexes d'une gauche conditionnée, c'est entendu, mais l'effort mérite d'être souligné. Ce n'est pas la première fois. Les parti-pris de la radio publique apparaissent plus dissimulés qu'à l'ordinaire et l'idée qu'une certaine consigne de modération soit venue d'en haut n'est pas des plus saugrenues. Zemmour paraît s'en accommoder sans que cela l'incite en rien à renoncer à son projet de privatiser la chaîne, qui n'est trop souvent que le porte-voix d'une certaine gauche, et pas toujours la plus distinguée.
Sauf erreur de ma part, aucune nouveauté dans le discours du candidat, pataugeant dans un délire guilleret dès qu'il s'agit de la Russie, dans son incapacité à comprendre le drame des peuples d'Europe centrale qui ont goûté plusieurs décennies durant la soupe amère, mortifère et crépusculaire servie par le soviétisme triomphant. Pour lui, ces "petites nations" sont des nations petites dont il ne se soucie point. Dans son dernier livre, il écrivait que la famille de Leonarda, en 2013, venait de Roumanie. En vérité, elle était originaire du Kosovo, et la jeune femme s'efforcera ensuite d'obtenir un passeport serbe. Roumanie, Kosovo, Serbie, quelle différence, on se le demande, ce sont trois petits territoires coincés dans ce marécage incertain qui sépare les grandes nations de l'ouest et l'immense patrie russe, d'accord, trois pays, trois histoires, trois langues, trois religions, mais bon, si on s'arrête à ce genre de détails, voyez-vous, on s'abaisse à renoncer à ces généralités grâce auxquelles on pense, d'ailleurs c'est Hegel qui l'a dit, c'est futilité bien tatillonne que de vouloir prendre en considération de telles bagatelles.
Pour le reste je n'ai rien noté qui soit de nature à modifier ou à préciser les dernières sorties du candidat, mais comme je n'ai pas écouté l'émission jusqu'au bout je laisserai l'un de mes innombrables lecteurs rectifier, au besoin.
Pendant ce temps-là, l'infatigable Damien Rieu continue de dénoncer "l'islamo-droitisme". Il dévoila hier un peu après 17h sa nouvelle cible, Bruno Beschizza, un policier qui m'avait pourtant paru des plus raisonnables lors des émeutes sous Sarkozy (lien). L'homme a peut-être changé, ou bien les accusations sont de mauvaise foi, je n'en sais rien. D'autres "révélations", qui font frémir LR, selon Reconquête, sont promises, comme autant d'attaques-éclair contre une cuirasse républicaine déjà bien cabossée.
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