"Tu as vu Zone Interdite ? C'est du pain béni pour Zemmour", se désole une collègue de bureau. Ah bon, la réalité fait le jeu de Zemmour ?
L'émission de M6 suscite l'indignation pour avoir montré la ville de Roubaix sous l'emprise de l'islam. Une indignation à géométrie variable, comme il se doit. Certains s'émeuvent du spectacle de petites filles voilées, tenues à l'écart des garçons, et de poupées sans face. D'autres préfèrent déplorer le simple fait que cela soit simplement montré - car, voyez-vous, donner une audience nationale à ces épiphénomènes, c'est enfoncer un coin dans le "vivre-ensemble" déjà mis à mal par les professionnels de la stigmatisation et des discours de haine.
Roubaix : la montée de l'idéologie islamiste inquiète (CNews) |
Zemmour, bien entendu, s'empare du sujet et publie dans le Figarovox un article intitulé "L'Afghanistan à deux heures de Paris". Il est ici sur son terrain, et trouve des mots justes, que l'on aimerait entendre énoncer par tous les responsables politiques dignes de ce nom. Il souligne combien son combat pour la présidentielle est légitimé par ce reportage effarant. "Les indices flagrants, cauchemardesques, du grand remplacement s'accumulent au fil des minutes." Et il note que le maire de cette ville n'est ni un gauchiste bon teint, ni un barbu en djellaba, mais "un maire Divers Droite, condamné en première instance pour escroquerie en bande organisée dans une autre affaire, le 2 janvier 2021. Et ce n'est pas un cas isolé chez une certaine droite qui s'est compromise gravement avec l'islam." Une certaine droite, en l'occurrence celle de Valérie Pécresse, déjà soupçonnée d'accommodements déraisonnables.
Comme si cela ne suffisait pas, pour 63% des Français, il y a trop d’immigrés dans l’Hexagone, selon un sondage du Centre de recherches politiques de Sciences Po. Je sais bien que les estimations de vote ne placent jamais Zemmour en position de finaliste, mais je constate que reviennent en Une les thèmes en totale résonance avec le programme de Reconquête. Les plus finauds, ou les plus complotistes, expliquent que cela ne saurait demeurer ainsi, et que très bientôt de nouvelles actualités sur la crise sanitaire renverront ces sujets importuns dans la pénombre d'une arrière-scène qu'ils n'auraient jamais dû quitter.
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